Les retraits d’espèces dans les distributeurs bientôt plus coûteux?
L’arrivée des banques en ligne a complètement bouleversé le secteur bancaire en France. Cependant, cela peut aussi causer des conflits avec les banques traditionnelles, puisque les pure players ne disposent d’aucun distributeur de billet, entrainant des frais supplémentaires pour les premières.
C’est pour cette raison qu’elles auraient récemment décidé de faire facturer plus cher les opérations de retrait d’espèce. Décryptage.
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Les retraits d’argent vont-ils vous coûter plus chers ?
Les retraits d’argent liquide aux distributeurs automatiques de billets (ou DAB) pourraient bientôt vous coûter beaucoup plus cher. En effet, si vous retirez aujourd’hui de l’argent dans le DAB d’une banque qui n’est pas la vôtre sans que cela ne vous soit facturer, cela pourrait bientôt changer. Il faut en effet savoir que l’absence de frais s’appliquait uniquement aux retraits « raisonnables », en fonction de ce que prévoit la convention que vous avez signé avec votre banque. Au-delà de ce seuil, un retrait dans une banque concurrente pouvait vous coûter 1 euro.
Pour les banques, cette somme permet de couvrir l’installation et l’entretien des distributeurs : ce qui représente des coûts importants pour les établissements bancaires. En effet, chaque DAB coûte approximativement 35 000 euros par an, ce qui comprend les frais de maintenance et l’approvisionnement du distributeur.
La banque concurrente dans laquelle vous allez retirer de l’argent demandera également 57 centimes à votre banque pour le service qu’elle vient de vous rendre. Et c’est donc un cadeau que cette dernière vous fait en ne faisant pas peser ce coût sur vos frais bancaires. Si cette générosité était encore possible il y a quelques années, c’est devenu plus compliqué avec l’arrivée des baques virtuelles.
En effet, ces dernières ne disposent d’aucun distributeurs, et leurs clients doivent donc se servir de ceux des banques classiques. Le montant de la commission resterait le même, que vous soyez chez une banque concurrente physique ou virtuelle.
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Plus de 5 000 DAB auraient disparus ces dernières années
L’agacement des établissements bancaires classiques vient justement de cette égalité. Puisque pour une banque traditionnelle, les coûts de maintenance des DAB sont existants, alors qu’ils sont nuls pour les banques en ligne.
Selon elles, ces commissions ne reflètent pas le coût par ces nouveaux utilisateurs de ce réseau inter-bancaires, comme l’explique le président du Crédit Mutuel dans le journal « Les échos ».
Ce point de vue est d’ailleurs partagé par pratiquement toutes les banques françaises, qui ne veulent plus que leurs concurrents en ligne puissent se servir de cet avantage pour proposer des frais bancaires toujours plus attractifs, sur le dos de leurs infrastructures. Le DG du Crédit Agricole aurait ainsi rencontré le Président du Sénat pour s’entretenir avec lui sur ce sujet.
Le problème est tel qu’aujourd’hui, et pour faire des économies, les banques classiques ont supprimé de nombreux distributeurs sur le territoires. Ces derniers sont en effet jugés non rentables, ce qui explique que plus de 5 000 aient disparu ces dernières années. Si de plus en plus de français payent directement par carte bancaire ou en ligne (et non plus avec du liquide), la situation est préoccupante en zone rurale. C’est pourquoi le Sénat a dernièrement voté pour obliger les banques à rouvrir un distributeur dans un rayon de 10 km après la fermeture de l’un de leur DAB.
Or, ces dernières se braquent sur la question des frais bancaires, et l’Autorité de la concurrence a été saisie pour essayé de trouver un terrain d’entente. Si les établissements classiques avaient consenti à diminuer de 20 % les commissions pour les retraits entre banques concurrentes, elles sont aujourd’hui à cran en raison de la concurrence, qu’elles jugent déloyales, des banques en ligne.
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